Un texte fondateur : le Manifeste du Convent de Lausanne

Ce texte est extrait de la revue Point de Vue Initiatique #188

Un Ordre initiatique traditionnel et universel fondé sur la Fraternité

Texte fondateur permettant de vivre en la partageant la mise en pratique du Rite, il offre l’universalité de recherche à l’adepte écossais en Grande Loge de France, puis ensuite dans la juridiction du Suprême Conseil de France. Il déploie aussi pleinement l’esprit qui anime la première sentence des Constitutions de la Grande Loge de France dont le souffle initiatique présent est celui de la Tradition maçonnique originelle : la Franc-maçonnerie est un Ordre initiatique traditionnel et universel fondé sur la Fraternité.

Cette sentence oblige le Franc-maçon, régulièrement initié au 1er degré du Rite Écossais Ancien et Accepté au sein d’un des ateliers de la Grande Loge de France, à vivre l’Écossisme, c’est-à-dire à pratiquer le Rite Écossais Ancien et Accepté.

L’Ordre écossais est Un du 1er au 33e degré, mais il trouve sa forme et son expression en Grande Loge de France pour le règlement des trois premiers degrés. Le Suprême Conseil de France, seul garant du Rite, régit les degrés du 4e au 33e. Cette unité des deux instances est célébrée solennellement chaque année lors de la Saint-Jean d’Hiver au solstice hivernal.

L’Ordre nous renvoie toujours à notre idéal et à notre espérance : nous nous rectifions, nous nous rendons droits pour que la lumière fasse de nos hivers des printemps et que de nos chaos, nous dévoilions la loi d’ordre enfouie, manifestation de l’existence en nous et nos loges d’un Principe créateur à l’œuvre dans l’Univers. Quand le symbole frappe à la porte du cœur, l’Esprit lui ouvre.

Le Rite Écossais Ancien et Accepté, puisant dans les corpus mythiques, légendaires, symboliques et spirituels de notre histoire, propose à l’adepte un cheminement spirituel individuel et collectif lui ouvrant les portes d’une vie harmonieusement ajustée au monde.

Ce chemin initiatique se fonde sur la reconnaissance et la proclamation de l’existence d’un Principe créateur connu sous le nom de Grand Architecte de l’Univers et oblige en loge à la présence du Volume de la Loi Sacrée, ce volume étant la Bible, ouvert au Prologue de Jean, et recouvert par le compas et l’équerre sur l’autel des serments.

La démarche initiatique mise en action dans nos tenues est une démarche d’éveil et de dévoilement initiatique.

Il ne s’agit jamais d’un catéchisme, d’une divulgation ou d’une révélation, mais d’une pratique orientant l’initié vers la réalité de son être. L’adhésion et le respect des serments prêtés, comme le respect des processus rituels, de la progressivité dans les degrés, n’est pas synonyme de servilité, mais de fidélité à notre espérance de perfectionnement moral, intellectuel et spirituel.

Le Rite Écossais Ancien et Accepté, s’il demande aux adeptes de se soumettre librement à la démarche initiatique et aux loges de veiller au respect des rituels et du Rite, garantit par là même une totale, unique et originale liberté de recherche.

Cette liberté trouve sa plus parfaite expression dans l’invocation et la glorification du Grand Architecte de l’Univers.

Conduisant l’adepte à la liberté de pensée en garantissant la liberté de conscience, la démarche initiatique souligne le caractère universel de la recherche. Au-delà des soucis de la vie matérielle s’ouvre, pour le Franc-maçon, le vaste domaine de la pensée et de l’action.

L’Ordre initiatique nous offre de nouvelles perspectives de régénération et d’action permettant de renouer avec l’universalité de l’homme ajusté à l’univers. Et de dévoiler à l’initié sa condition universelle, le mystère et la nécessité de sa propre existence au service de la Vie et à la gloire du Grand Architecte de l’Univers pour que régnent la paix, l’amour et la joie parmi les hommes.

Le Convent de Lausanne

En 1875, le Convent Universel des Suprêmes Conseils du Rite Écossais Ancien et Accepté réuni à Lausanne, en rappelant dans sa Déclaration de Principes l’existence d’un Principe créateur connu sous le nom de Grand Architecte de l’Univers en lieu et place du dieu des révélations, fonde la spécificité, l’universalité du Rite et transcende les expressions partisanes pour s’accorder avec la Tradition et la Vie.

Au-delà d’une réponse aux contingences philosophiques et aux assauts scientistes de l’époque, car le respect de la Tradition ne saurait être ramené à l’éphémère des calendriers, il s’agit de dépasser les clivages pour unir de nouveau les hommes. En un mot, de persévérer à proposer une constante conciliation entre les oppositions nécessaires et fécondes.

Cette proclamation fonde de même la Grande Loge de France qui affirmera dans sa Déclaration de Principes de 1953 : « la Grande Loge de France travaille à la gloire du Grand Architecte de l’Univers ».

Aucune référence d’aucune sorte n’est demandée à l’adepte. L’unique postulat est celui de l’existence d’un Principe créateur universel acceptant toutes les définitions religieuses, philosophiques et/ou scientifiques. Le Rite Écossais Ancien et Accepté n’exclut pour chacun aucun positionnement, mais ne saurait accepter pour tous la réduction du Principe à une seule définition.

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